Histoire et patrimoine
Cité moderne et trésor du passé
La douce vallée de la Saône étant un lieu propice à l’épanouissement des civilisations, le site de Belleville fut habité dès les premiers âges de l’humanité : tumulus datant de l’âge de bronze, puis camp romain de Lunna et enfin villages burgondes et mérovingiens se succédèrent sur ses rives. Mais la petite cité ne prit de l’ampleur vraiment qu’au XIIe siècle, quand les sires de Beaujeu y édifièrent une importante abbaye. La vaste église abbatiale, qui seule a subsisté, demeure le plus bel ornement de la ville.
Au cours des siècles, Belleville connut des fortunes diverses : destructions et incendies ne lui furent pas épargnés, mais elle sut toujours renaître de ses cendres, fidèle à sa devise « Durabo » (« Je durerai »). Sa situation privilégiée au carrefour des riches régions du Beaujolais et de la Dombes, près des grandes voies de communication, lui a permis de demeurer un centre agricole et commercial actif, ainsi qu’un lieu d’étape choisi, jadis, pour les pèlerins et croisés maintenant pour les touristes modernes.
Vouée autrefois presque exclusivement au commerce des vins, la vieille citée est à ce jour économiquement très attractive (notamment grâce à sa proximité avec Lyon) et accueille environ 800 entreprises dans les secteurs de l’industrie, de l’artisanat et du commerce.
Devenue Belleville-en-Beaujolais après sa fusion avec Saint-Jean-d’Ardières en 2019, la commune porte la volonté de devenir la première ville bioclimatique et positive de France d’ici 2035. La ville souhaite adopter une démarche innovante consistant à engager avec enthousiasme un projet de territoire dont le cœur sera l’amélioration des conditions de vie pour l’ensemble du vivant en réconciliant l’homme et la nature.
Mais l’amateur éclairé des témoignages du passé préférera, sans doute, les vieux quartiers blottis autour de l’église. Pauvres maisons tassées l’une contre l’autre mais qui permettent de découvrir, nullement mises en valeur, quelques façades intéressantes, médiévales ou Renaissance. L’église du XIIe siècle, monument historique, fondée à la suite d’un vœu par le sire Humbert III de Beaujeu, est très vaste et harmonieuse malgré sa lourdeur romane et son massif clocher carré, d’une rigoureuse pureté dont le modèle fut illustré par l’abbaye de Cluny. Elle est reconnue aujourd’hui en tant que site clunisien par la Fédération des sites clunisiens candidate à une reconnaissance UNESCO. Plusieurs fois mutilée et remaniée, la nef marque un style de transition. Le roman y est encore équilibré et sûr, mais il s’essaie timidement à l’arc brisé et l’une des premières roses connues peut-être vue à Belleville. Des chapiteaux naïfs perpétuent cette sublime maladresse, ce hautain mépris des volumes et des perspectives qui font des artistes moyenâgeux de purs idéalistes, des visionnaires de l’âme.
Une visite s’impose également à l’Hôtel-Dieu, dont la pharmacie recèle de merveilleuses poteries anciennes et dont les meubles, les ustensiles en étain, les plafonds peints « à la française », la très belle rampe d’escalier en fer forgé sont autant de témoins d’un passé prestigieux et charitable où le beau et l’utile n’étaient pas incompatibles. Il date du XVIIIe siècle.
La vocation touristique de Belleville-en-Beaujolais est soulignée notamment par l’implantation de la Maison des Beaujolais. Cette vaste construction de pierres ocres, édifiée dans le style traditionnel, permet de déguster les meilleurs crus régionaux et a fortement contribué au renom national et international du Beaujolais. Les équipements sportifs sont nombreux et assez bien organisés grâce au dynamisme de la municipalité et à l’activité des clubs. 42 associations sportives, 5 gymnases, une piste d’athlétisme, 6 terrains de foot et de rugby et un terrain de baseball. Elle possède aussi une remarquable piscine qui compte un bassin extérieur de dimensions olympiques, deux bassins intérieurs dont un de 25 mètres et une pataugeoire extérieure pour les enfants.
Texte rédigé par Francis Mandy et actualisé par les services de la commune